
En préparation à la conférence de paix qui devait suivre la Première Guerre mondiale, au printemps 1917, le ministère des Affaires étrangères britannique établit une section spéciale chargée de préparer les informations de synthèse utiles aux délégués britanniques. Mauritanie est le numéro 106 d'une série de plus de 160 études produites par cette section, dont la plupart furent publiées après la conclusion de la conférence de paix de Paris en 1919. Le livre présenté ici est consacré à la géographie physique et politique, à l'histoire politique, et aux conditions sociales, politiques et économiques. La France affirma son contrôle sur la Mauritanie, vaste territoire peu peuplé situé au nord du fleuve Sénégal, dans les années 1890 et au début du XXe siècle. Le territoire fut intégré à l'Afrique-Occidentale française en 1904. L'étude indique que « la grande majorité des habitants de la Mauritanie est composée de Maures nomades, à savoir des Arabes et des Berbères arabisés », faisant remarquer l'impossibilité d'estimer correctement la taille de la population, qui s'élèverait à 600 000 habitants selon un rapport français et à 250 000 selon un autre. Les activités économiques pratiquées sur le territoire incluent des cultures le long du fleuve Sénégal, des élevages de moutons et de bétail dans les régions intérieures et la pêche dans les eaux poissonneuses de l'Atlantique. L'étude souligne que le flux de caravanes, déjà significatif, continue de s'accroître. Elle décrit également les principales routes et pistes de caravanes servant au transport, essentiellement assuré par des chameaux et des bœufs, ajoutant que « les chevaux sont peu utilisés en Mauritanie [...], car les abords des rivières sont infestés de mouches tsé-tsé et l'eau est insuffisante dans la plupart des autres zones ».