
En préparation à la conférence de paix qui devait suivre la Première Guerre mondiale, au printemps 1917, le ministère des Affaires étrangères britannique établit une section spéciale chargée de préparer les informations de synthèse utiles aux délégués britanniques. Mozambique est le numéro 121 d'une série de plus de 160 études produites par cette section, dont la plupart furent publiées après la conclusion de la conférence de paix de Paris en 1919. La présence portugaise sur ce grand territoire (également appelé Afrique orientale portugaise) le long de la côte est de l'Afrique remonte à 1498, lorsque Vasco de Gama fit escale dans la baie de Delagoa (aujourd'hui baie de Maputo) et dans l'embouchure du fleuve Zambèze durant son voyage aux Indes. En 1505, le militaire et explorateur Francisco de Almeida établit un fort à Sofala (actuellement Nova Sofala), marquant le début de l'emprise portugaise continue qui allait durer jusqu'à l'indépendance du territoire et à la déclaration de la République du Mozambique en 1975. Le livre aborde la géographie physique et politique, l'histoire politique, et les conditions sociales, politiques et économiques. Il retrace l'implantation de la puissance portugaise et les premières luttes contre les Arabes et les Turcs, la rivalité commerciale avec les Néerlandais, les Anglais et les Français à partir du XVIIe siècle, ainsi que l'opposition entre les puissances européennes au XIXe siècle dans la « ruée vers l'Afrique ». À cette époque, le Portugal voulait relier les colonies de l'Angola et du Mozambique en revendiquant une ceinture de territoires à travers le sud de l'Afrique. Il fut toutefois forcé d'abandonner ces ambitions et de reconnaître, en vertu du traité anglo-portugais du 11 juin 1891, une sphère d'influence britannique en Afrique centrale. Le texte du traité, accompagné d'autres documents, est fourni dans l'annexe. Selon les estimations de l'étude, la population de la colonie comptait 2 800 000 indigènes, issus de nombreux groupes ethniques et linguistiques. Si l'étude souligne la grande richesse potentielle de la colonie, reposant sur l'agriculture, les minéraux et la pêche, elle fait également remarquer que son niveau de développement était généralement faible, en partie dû au manque de capitaux et de capacités administratives du Portugal.