
En préparation à la conférence de paix qui devait suivre la Première Guerre mondiale, au printemps 1917, le ministère des Affaires étrangères britannique établit une section spéciale chargée de préparer les informations de synthèse utiles aux délégués britanniques. Trentin et Haut-Adige est le numéro 33 d'une série de plus de 160 études produites par cette section, dont la plupart furent publiées après la conclusion de la conférence de paix de Paris en 1919. Cette étude est consacrée aux districts du Trentin et du Haut-Adige, qui faisaient tous deux partie de la région montagneuse du Tyrol du Sud, en Autriche. Selon le recensement autrichien de 1910, le Trentin comptait 376 917 habitants, dont 360 847 Italiens, 13 450 Allemands et 2 260 personnes d'autres nationalités. Certains des Italiens étaient des Ladins, qui parlaient le ladin, langue proche du romanche, l'une des quatre langues officielles de la Suisse. La population totale du Haut–Adige s'élevait à 239 939 habitants et elle était composée de 215 796 Allemands, de 22 500 Italiens et Ladins, et de 1 643 personnes d'autres nationalités. L'étude aborde la géographie physique et politique, l'histoire politique, les conditions sociales et politiques, ainsi que les conditions économiques. Elle souligne « l'aspect stratégique de la question du Trentin » et décrit ce district comme « une grande région descendant jusque dans le nord de l'Italie, menace perpétuelle et imminente sur les riches plaines de la Lombardie et de la Vénétie. Depuis cette possession, l'Autriche peut frapper les régions les plus prospères et vitales d'Italie… ». Après la Première Guerre mondiale, les deux districts furent rattachés à l'Italie. Ils forment aujourd'hui la région italienne autonome de Trentin-Haut-Adige (Trentino-Alto Adige, en italien ; Trentino-Südtirol, en allemand).