
Ce manuscrit est une haggada. Ce terme hébreu dérive d'une racine hébraïque signifiant « récit », plus particulièrement une histoire ou un conte édifiant. Selon la loi juive, ses disciples doivent raconter chaque année, de génération en génération, l'exode des Hébreux hors d'Égypte et les miracles alors accomplis par Dieu. La haggada est un recueil de textes choisis issus de la Bible et du Talmud permettant de célébrer la liturgie familiale lors des repas festifs des deux premiers soirs de la fête de Pessah. Le manuscrit est orné de 76 enluminures en couleur. Six mots initiaux sont écrits en grandes lettres colorées, argentées ou dorées. Les illustrations mettent en scène des épisodes relatés dans les passages de la Bible célébrant la libération des juifs de la servitude en Égypte et l'institution de la première Pessah, lorsque les enfants d'Israël furent épargnés par la dernière des dix plaies, où les premiers–nés d'Égypte moururent. Sur le feuillet 39, le colophon indique que le scribe Abraham ben Moshé Landau copia cette haggada. Le style des enluminures révèle que le manuscrit fut produit en Bavière vers la fin du XVe siècle. Les peintures, exécutées par d'habiles artistes restés anonymes, représentent des personnages vêtus d'habits de l'époque et témoignent de la richesse de la culture juive dans le sud de l'Allemagne au Moyen Âge.