
Les livres xylographiques sont des volumes fins, généralement de 20 à 50 pages, élaborés en gravant du texte et des images sur des blocs de bois (procédé appelé xylographie). La production des livres xylographiques atteint son apogée à une époque où les caractères mobiles en métal étaient déjà utilisés, aux alentours des années 1460 et 1470. Seuls 600 livres xylographiques environ ont survécu à travers le monde, ils comptent parmi les produits les plus rares et les plus précieux issus de la presse typographique. La Bibliothèque d’État de Bavière détient 40 de ces ouvrages et huit fragments. Seul un nombre limité de copies pouvaient être imprimées à partir du même bloc de bois étant donné qu'ils étaient facilement endommagés pendant le processus d'impression ou le stockage. Les ouvrages particulièrement populaires furent donc réimprimés à partir de blocs regravés dès le XVe siècle. L'Ars moriendi (L'art de bien mourir) a pour but de préparer le lecteur au moment de la mort. C'était un thème essentiel de l'époque médiévale, peu de choses étant plus redoutées qu'une mort soudaine à laquelle la victime n'ait pas été préparée. Sur deux ensembles de dix planches chacun, regroupées par paires et comportant chacune des images et du texte, cet ouvrage illustre les tentations auxquelles fait face le mourant et donne des conseils pour y échapper. Les 20 planches sont précédées d'un prologue sur deux planches et suivies d'un épilogue illustrant, sur deux planches, la victoire sur la mort.