
En préparation à la conférence de paix qui devait suivre la Première Guerre mondiale, au printemps 1917, le ministère des Affaires étrangères britannique établit une section spéciale chargée de préparer les informations de synthèse utiles aux délégués britanniques. Congo belge est le numéro 99 d'une série de plus de 160 études produites par cette section, dont la plupart furent publiées après la conclusion de la conférence de paix de Paris en 1919. Le Congo belge (aujourd'hui la République démocratique du Congo, appelée Zaïre de 1971 à 1997) était une immense colonie du sud de l'Afrique, gouvernée par la Belgique de 1908 à 1960, lorsqu'elle devint une république indépendante. De 1885 à 1908, le territoire fut appelé État indépendant du Congo et administré comme propriété privée du roi Léopold II de Belgique. L'étude traite de la géographie physique et politique, de l'histoire, des conditions sociales et politiques, ainsi que des conditions économiques. La partie sur l'histoire décrit le processus politique et diplomatique grâce auquel Léopold, en collaborant avec l'Association internationale africaine et en déclarant agir avec des motivations humanitaires et philanthropiques, parvint à convaincre les puissances européennes de reconnaître sa souveraineté personnelle sur le vaste territoire. Elle n'aborde que brièvement les exactions massives commises à l'encontre de la population indigène, documentées par les chercheurs et ayant entraîné le transfert de contrôle du roi à l'État belge. Aucune estimation n'est fournie sur la taille de la population très diversifiée du point de vue linguistique et ethnique. La partie sur l'économie met l'accent sur l'importance de la production de caoutchouc et de l'exploitation minière, particulièrement l'extraction du cuivre, des diamants et de l'or, dans la colonie. L'étude se termine par une « note sur le Katanga », grande province méridionale qui, en raison de ses caractéristiques physiques, de son climat et de ses lignes de chemin de fer, « ne peut pas être considérée comme faisant partie du Congo, mais plutôt comme appartenant à la Rhodésie ». Les mines de cuivre constituaient un atout majeur de cette province, et elle demeure aujourd'hui un des principaux centres miniers de l'actuel Congo.