
De mai à juillet 1673, le cartographe et explorateur français Louis Jolliet (1645−1700) et le père Jacques Marquette (1637−1675), prêtre jésuite, furent les premiers Européens à descendre le Mississippi depuis la région des Grands Lacs, jusqu'à sa confluence avec l'Arkansas. Leur objectif consistait à localiser un passage vers l'océan Pacifique. Toutefois, ils s'aperçurent rapidement que le Mississippi s'écoulait au sud, en direction du golfe du Mexique, et non pas à l'ouest, vers le Pacifique. Ils interrompirent leur voyage dans l'actuel Arkansas, après que les Amérindiens quapaws les avertirent de la présence de colons espagnols plus au sud. Cette carte indique l'endroit où ils s'arrêtèrent, ainsi que les mines de fer et de cuivre, les zones de pâture des « bœufs sauvages » (bisons), représentés par deux dessins rudimentaires, et les points de portage. Jolliet et Marquette appelèrent la région Manitounie, terme d'origine indigène faisant référence aux manitous (esprit amérindiens). La carte est orientée avec le nord à droite. Elle montre l'ensemble de la région s'étendant du lac Michigan (ou lac des Illinois) au golfe du Mexique. Différents noms de lieux et de tribus amérindiennes sont indiqués. La région à l'ouest du Mississippi, entre les rivières Arkansas et Missouri, est décrite comme étant habitée par des « nations qui ont des chevaux et des chameaux » (Marquette et Jolliet se méprirent sur les chameaux, car aucune espèce de camélidés n'existait en Amérique du Nord au XVIIe siècle). La carte inclut également les territoires espagnols de la Floride et du Mexique.