
Les Bédouins, ou Arabes du désert est une transcription et une traduction de F.J. Mayeux des notes ethnographiques originales de l'intellectuel franco–égyptien Dom Raphaël de Monachis (également appelé Anton Zakhur, Antoun Zakhurah, al-Qass Rafa'il et Rafa'l al-Qibti). Prêtre melkite (grec–catholique) né en Égypte en 1759, Dom Raphaël rencontra Napoléon Bonaparte peu après l'arrivée de ce dernier en Égypte avec son armée en 1798. Il fut rapidement rattaché comme traducteur et conseiller culturel du prestigieux Institut d'Égypte, dont il devint finalement membre. L'institut fut établi par Napoléon afin de faire progresser la recherche sur l'histoire et l'environnement naturel de l'Égypte. Lorsque l'empereur se retira du pays en 1801, Dom Raphaël accompagna l'armée française jusqu'à Paris. Il fut nommé à l'École des langues orientales, où il enseigna le dialecte égyptien arabe. Avec la Restauration bourbonienne en 1815, il revint en Égypte et entra au service de Méhémet Ali Pacha, sous le règne duquel (1805–1848) l'Égypte se tourna vers l'Europe, particulièrement la France, pour lui demander une assistance technique dans le cadre de la modernisation de l'État et de l'économie. Dom Raphaël est considéré comme la première figure littéraire biculturelle d'Égypte, à cheval entre les cultures francophone et arabophone. Les bédouins témoigne de cet amalgame. L'ouvrage présente les caractéristiques d'une approche ethnographique européenne pionnière des tribus d'Égypte, de Palestine et de Syrie. Il est difficile de déterminer si l'auteur rencontra des Bédouins en personne ou s'il avait des connaissances autres que livresques sur leurs coutumes ou même sur leurs situations géographiques, mais cela ne l'empêcha pas de fournir des opinions très tranchées sur leur apparence, leurs mœurs ou leurs usages. On sait peu de choses sur le lieu ou la date de rédaction des notes de Dom Raphaël. L'érudit Sarga Moussa suggère que Mayeux fut l'élève de Dom Raphaël et qu'il réalisa la traduction à partir des notes que son professeur laissa derrière lui lorsqu'il quitta Paris. Le livre contient 24 planches de F. Massard.