
Cette carte de 1823 de la province d'Olonets (ou Olonetz) est extraite du vaste ouvrage intitulé Geograficheskii atlas Rossiiskoi imperii, tsarstva Pol'skogo i velikogo kniazhestva Finliandskogo (Atlas géographique de l'Empire russe, du Royaume de Pologne et du grand-duché de Finlande), contenant 60 cartes de l'Empire russe. Compilé et gravé par le colonel V.P. Piadyshev, il témoigne des travaux topographiques détaillés menés par les cartographes militaires russes durant le premier quart du XIXe siècle. La carte montre les centres de population (six catégories classées par taille), les bureaux postaux, les routes (cinq types), les frontières des provinces et des districts, une frontière avec le Grand-duché de Finlande, des monastères et des usines. Les distances sont indiquées en verstes, unité de mesure russe qui n'est plus utilisée aujourd'hui, équivalant à 1,07 kilomètre. Les légendes et les toponymes sont fournis en russe et en français. Depuis des siècles, la région d'Olonets, qui inclut une partie de l'est de la Carélie historique et sa population de langue fennique, se trouve à cheval entre les cultures scandinave et russe. La zone fut une poudrière où les Suédois et la République de Novgorod s'opposèrent dès le XIIIe siècle, lorsque la Suède, à l'époque des croisades nordiques, commença à subjuguer les Finlandais de la région et à imposer son hégémonie. Le souverain suédois, Birger Jarl, rivalisa avec Alexandre Nevski pour gagner le contrôle de ces territoires. Pierre le Grand parvint à établir une frontière favorisant la Russie durant la grande guerre du Nord (1700−1721). Pour commémorer sa victoire sur les Suédois, Pierre fit construire la célèbre église en bois sur l'île de Kiji dans le lac Onega. Pierre établit également des usines et des fonderies dans une nouvelle ville et future capitale de la région, qui allait s'appeler par la suite Petrozavodsk (usine de Pierre).