
Cette carte de 1822 de la province de Toula est extraite du vaste ouvrage intitulé Geograficheskii atlas Rossiiskoi imperii, tsarstva Pol'skogo i velikogo kniazhestva Finliandskogo (Atlas géographique de l'Empire russe, du Royaume de Pologne et du grand-duché de Finlande), contenant 60 cartes de l'Empire russe. Compilé et gravé par le colonel V.P. Piadyshev, il témoigne des travaux topographiques détaillés menés par les cartographes militaires russes durant le premier quart du XIXe siècle. La carte montre les centres de population (six catégories classées par taille), les bureaux postaux, les routes (quatre types), les frontières des provinces et des districts, ainsi que des monastères et des usines. Les distances sont indiquées en verstes, unité de mesure russe qui n'est plus utilisée aujourd'hui, équivalant à 1,07 kilomètre. Les légendes et les toponymes sont fournis en russe et en français. L'histoire de Toula remonte au moins au XIVe siècle. La région fut le théâtre, en 1380, de la bataille de Koulikovo, au cours de laquelle les forces russes du prince Dimitri Ivanovitch (appelé ultérieurement Donskoï), grand–duc de Vladimir et de Moscou, remportèrent une première grande victoire sur les Mongols. La ville de Toula servit par la suite de forteresse près de la frontière sud de la Moscovie et de citadelle permettant au tsar d'étendre son pouvoir et de résister aux nombreuses incursions et révoltes paysannes, dont la rébellion d'Ivan Bolotnikov au début du XVIIe siècle. La ville de Toula connut un regain d'intérêt au début du XVIIIe siècle, sous le règne de Pierre le Grand, lorsque Nikita Demidoff et ses descendants en firent un centre de métallurgie. Elle devint célèbre pour son travail raffiné du métal et sa production extensive de samovars. L'éminent auteur russe Léon Tolstoï (1828–1910) vécut également dans la province de Toula, dans son domaine rural Iasnaïa Poliana.