
Cette carte de 1822 de la province de Iaroslavl est extraite du vaste ouvrage intitulé Geograficheskii atlas Rossiiskoi imperii, tsarstva Pol'skogo i velikogo kniazhestva Finliandskogo (Atlas géographique de l'Empire russe, du Royaume de Pologne et du grand-duché de Finlande), contenant 60 cartes de l'Empire russe. Compilé et gravé par le colonel V.P. Piadyshev, il témoigne des travaux topographiques détaillés menés par les cartographes militaires russes durant le premier quart du XIXe siècle. La carte montre les centres de population (six catégories classées par taille), les bureaux postaux, les routes (quatre types), les frontières des provinces et des districts, ainsi que des monastères et des usines. Les distances sont indiquées en verstes, unité de mesure russe qui n'est plus utilisée aujourd'hui, équivalant à 1,07 kilomètre. Les légendes et les toponymes sont fournis en russe et en français. Fondée en l'an 1010 par Iaroslav le Sage, la ville de Iaroslavl joua un rôle majeure dans l'histoire de la Russie. Les découvertes archéologiques indiquent qu'elle fut un ancien établissement scandinave (rus) datant de l'ère des Vikings, qui évolua par la suite en un centre de commerce slave sur la Volga. Iaroslavl résista aux nombreuses attaques de la Horde d'or aux XIIIe et XIVe siècles. Elle continua néanmoins d'émerger comme un centre économique et politique sur la route principale entre Moscou et Arkhangelsk, sur la mer Blanche (puis par navire vers l'Europe occidentale). La province de Iaroslavl fut finalement absorbée par la Moscovie au milieu du XVe siècle. Elle devint ensuite un avant–poste au nord, impliqué dans les révoltes de l'État russe qui s'ensuivirent, telles que le Temps des troubles de 1598 à 1613 (interrègne entre la chute de la dynastie des Riourikides et l'établissement des Romanov). La province connut un regain économique et administratif sous Catherine la Grande à la fin du XVIIIe siècle et incorpora d'anciennes villes russes voisines, notamment Rostov Veliki (Rostov la Grande).