
Cette carte de 1822 de la province de Vladimir est extraite du vaste ouvrage intitulé Geograficheskii atlas Rossiiskoi imperii, tsarstva Pol'skogo i velikogo kniazhestva Finliandskogo (Atlas géographique de l'Empire russe, du Royaume de Pologne et du grand-duché de Finlande), contenant 60 cartes de l'Empire russe. Compilé et gravé par le colonel V.P. Piadyshev, il témoigne des travaux topographiques détaillés menés par les cartographes militaires russes durant le premier quart du XIXe siècle. La carte montre les centres de population (sept catégories classées par taille), les bureaux postaux, les routes (quatre types), les frontières des provinces et des districts, ainsi que des monastères et des usines. Les distances sont indiquées en verstes, unité de mesure russe qui n'est plus utilisée aujourd'hui, équivalant à 1,07 kilomètre. Les légendes et les toponymes sont fournis en russe et en français. Une des cités les plus historiques de Russie, Vladimir gagna une importance politique au XIIe siècle au sein de la principauté de Rostov–Souzdal. Iouri Vladimirovitch (appelé Iouri Dolgorouki) devint le prince résident de Souzdal au début du XIIe siècle et fonda Moscou en tant qu'avant–poste fortifié pour son royaume. Son fils, André Ier, grand prince de Vladimir (également appelé André Bogolioubski), installa son centre du pouvoir dans la cité voisine de Vladimir au milieu du XIIe siècle. Il mit à sac Kiev en 1169, faisant de Vladimir la nouvelle capitale officielle de la Russie. Le déménagement du métropolite orthodoxe de Kiev à Vladimir signifia le statut élevé du grand–duché de Vladimir. Des églises à l'architecture remarquable, dont certaines existent encore, furent construites à travers la ville. Son influence diminua en raison des raids mongols qu'elle subit au XIIIe siècle. Au début du XIVe siècle, la métropolie orthodoxe et le pouvoir séculier s'étaient installés à Moscou. Vladimir est aujourd'hui encore considérée comme un berceau de la langue et de l'identité russes.