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Éléments de chronologie et d'astronomie de Muḥammad al-Farghānī

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Éléments de chronologie et d'astronomie de Muḥammad al-Farghānī
Cet ouvrage est une traduction en latin de Kitāb jawāmi' 'ilm al-nujūm wa uṣūl al-ḥarakāt al-samāwīya (Livre des généralités de l'astronomie et des bases des mouvements des corps célestes), célèbre œuvre influente d'al-Farghānī. Astronome, Aḥmad ibn Moḥammad ibn Kathīr al-Farghānī servit à la cour des premiers califes abbassides, probablement celle d'al-Ma’mun. S'il s'agit de la même personne à qui al-Mutawakkil aurait confié la construction du nilomètre au Caire, il aurait été actif à partir des premières décennies du IXe siècle jusqu'à sa mort en 861 (couvrant les règnes d'al-Ma’mun, d'al-Muʿtaṣim, d'al-Wāthiq et d'al-Mutawakkil). Al-Farghānī, nom sous lequel l'astronome aurait été connu à la cour abbasside et dont la version latinisée est Alfraganus, indique qu'il naquit dans la vallée de Ferghana (en actuel Ouzbékistan), dans le milieu culturel persan ou perso-turc d'Asie centrale. Le même ouvrage d'al-Farghānī possède plusieurs titres en arabe, notamment Kitāb fī uṣūl ‘ilm al-nujūm (Livre des généralités de l'astronomie et des bases des mouvements des corps célestes) et Kitāb al-hay’a fī fuṣūl al-thalāthīn (Livre sur la configuration [des sphères célestes] en trente chapitres). Il fut à l'origine traduit en latin par Johannes Hispalensis (Jean de Séville, actif au milieu du XIIe siècle) et Gérard de Crémone (1114–1187 env.). Il fut également traduit en hébreu par Jacob Anatoli (1194–1256). L'édition latine présentée ici est la traduction réalisée par Jacob Christmann (1554–1613) de la traduction en hébreu d'Anatoli, publiée à Francfort en 1590. Christmann inclut un long commentaire sur les calendriers égyptiens, romains et persans, vraisemblablement inspiré par Anatoli. Christmann ajouta également un index à l'œuvre d'al-Farghānī, à la fin duquel il mentionne les difficultés de son travail d'édition d'al-Farghānī dues au manque de copies arabes convenables de cet ouvrage, tout en déplorant les ambiguïtés dans sa traduction. Invoquant l'aide nécessaire des imprimeurs en Italie et en Espagne, il imagine une époque où une copie fiable de l'œuvre d'al-Farghānī deviendrait disponible. Cette plainte d'un humaniste de la Renaissance en 1590, sur la difficulté d'imprimer un ouvrage scientifique antérieur à son époque de plus de sept siècles, constitue un détail révélateur mettant en évidence l'influence des textes scientifiques produits dans le monde islamique sur l'Europe durant la Renaissance. Christmann dédia sa traduction au prince allemand Jean Casimir, comte du palatinat du Rhin (1543–1592).

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