
Ce manuscrit du XVIIe siècle contient le texte de Majmoo’a al-Latā’if wa-Yanbu‘ al-Zarā’if (Le recueil des grâces et la fontaine de charmes), recueil de prières ésotériques et mystiques. L'ouvrage comporte de nombreux chapitres, non numérotés et ne comptant souvent que quelques pages, avec des rubrications indiquant le début de chacun d'entre eux. Il porte sur l'opportunité spirituelle de la prière effectuée d'une façon particulière, un certain mois islamique et jour de la semaine, ou lors d'une occasion religieuse, citant les paroles du prophète Mahomet et d'autres traditions islamiques comme justifications. Le manuscrit commence par un chapitre sur la création de la lumière du prophète Mahomet, suivi de 12 chapitres, chacun consacré à un mois de l'année, puis de sept autres pour les jours de la semaine. Les autres chapitres abordent les « vertus des cinq prières » et une « prière sacrée à réciter le matin et le soir ». Le manuscrit conclut avec des poèmes faisant l'éloge de Mahomet. L'auteur de cet ouvrage n'a pas été identifié de façon définitive, mais le sujet, le style et la similitude avec d'autres œuvres suggèrent qu'il s'agit d'Aḥmad ibn ‘Alī ibn Yūsuf al- Būnī (mort en 1225), écrivain prolifique et théologien mystique de grande renommée. Une note au début du manuscrit indique que « Bayazid Al-Bastami est Tayfur ibn ‘Isa », faisant référence à un Perse soufi connu du IXe siècle, que d'autres sources identifient comme l'une des influences spirituelles d'al-Būnī. Théologien controversé considéré comme un magicien par ses opposants, al-Būnī naquit à Buna (anciennement Bône et aujourd'hui Annaba), en Algérie, et mourut vraisemblablement en Tunisie. Il est mieux connu pour son œuvre majeure Shams al-Ma‘ārif al-Kubra (Le grand soleil de la gnose), texte de référence sur l'occultisme islamique.