
Ce manuscrit anonyme peut être daté entre la seconde moitié du XVIIIe siècle et les premières années du XIXe grâce à un filigrane inscrit dans le papier, d'origine anglaise ou néerlandaise. Le manuscrit est vraisemblablement une copie d'un ouvrage antérieur. Le texte est un traité sur le corps humain et le maintien en bonne santé. Il explique que le corps est composé d'éléments chimiques, et il aborde les remèdes, la nutrition et les maladies des différentes parties du corps. Outre ces considérations pratiques, l'ouvrage traite des questions de physique et de physiologie générale. Son cadre théorique est caractéristique de la physiologie islamique médiévale, où le corps humain est perçu comme un composé constitué du jasad jismānī (le corps matériel) et du nafs ruḥānī (l'âme spirituelle). L'auteur non seulement explique en détail la théorie aristotélicienne des quatre éléments, les composants de base du monde terrestre, mais il l'associe également aux idées traditionnelles des quatre humeurs (la bile noire, la bile jaune, le phlegme et le sang) présentes dans le corps humain. Cet ouvrage traite également d'autres questions philosophiques liées aux éléments caractéristiques des hommes. Il inclut une discussion sur les trois règnes, l'animal, le végétal et le minéral, existant chez les êtres humains. L'auteur cite Al-qanūn fī al-ṭibb (Canon de la médecine), un des textes médicaux les plus lus du Moyen Âge qui fut écrit par Abū ‘Alī al-Ḥusayn ibn ‘Abd Allāh ibn Sīnā (980–1037), plus connu sous le nom d'Avicenne. Étonnamment, il fait également référence à Balīnas, nom arabe sous lequel circulèrent les œuvres originales et pseudo-épigraphiques d'Apollonios de Tyane (Ier siècle). Cet ouvrage fournit un résumé vivant et un exposé fidèle des concepts physiologiques et physiques qui donnèrent l'essence à la pratique et la théorie médicales arabes médiévales.