
Ce panneau de calligraphie comporte un ruba'i (quatrain en pentamètre iambique), signé et daté dans l'angle inférieur gauche par le calligraphe Mir Muhammad Salih avec l'inscription : « écrit par Mir Muhammad Salih, 1225 » (1810 apr. J.-C.). Bien que l'on sache peu de choses sur le calligraphe, la date révèle que cet ouvrage remonte au début du XIXe siècle. Le texte est rédigé à l'encre noire en caractères naskhi (indiens) sur une feuille de papier beige, encadrée d'une bordure bleue décorée de motifs de vignes et de feuilles dorées. Précédant le quatrain, l'angle supérieur droit contient la courte invocation à Dieu : « Il est Celui qui pardonne ». Le quatrain : « C'est l'Aïd, que le vin du bonheur remplisse ta coupe / Que le cirque de la lune de l'Aïd éclaire ton toit / Que toutes les robes de fortune cousues par le firmament / Oh, Minéral généreux, soient taillées pour toi ! » Ce poème souhaite à un souverain (appelé « Minéral généreux ») la bonne fortune et le bonheur à l'occasion de l'Aïd (jour de fête). Il s'agit vraisemblablement de la fête de Norouz(Nouvel An), c'est-à-dire l'équinoxe de printemps (le 21 mars) marquant le début du calendrier solaire tel que célébré en Iran et dans certaines régions de l'Inde. Il semble que ce panneau de calligraphie ait été réalisé à l'occasion d'une fête du Nouvel An pour souhaiter à un mécène la prospérité au cours des années à venir. Cette pratique consistant à offrir ses meilleurs vœux par écrit pendant les célébrations du Nouvel An est attestée dans plusieurs autres ouvrages de calligraphie conservés à la Bibliothèque du Congrès.