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La méthode la plus fiable pour distinguer les ibadites des kharidjites et Le cadeau du paradis sur le jugement si le sang coule

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La méthode la plus fiable pour distinguer les ibadites des kharidjites et Le cadeau du paradis sur le jugement si le sang coule
Sālim ibn Ḥammūd ibn Shāmis al-Siyābī (1908−1993), érudit, poète, historien et juge omani, naquit à Ghāla, dans l'État de Bawshar dans l'est du Sultanat d'Oman. Érudit autodidacte, al-Siyābī mémorisa le Coran à l'âge de sept ans, puis il étudia les classiques de langue arabe, dont Alfiyah, poème composé par Ibn Malik en 1 000 vers sur les règles de la grammaire arabe. Également auteur prolifique, al-Siyābī écrivit pas moins de 84 ouvrages, selon Sultān ibn Mubārak al-Shaybānī, qui classa l'ensemble des œuvres d'al-Siyābī par catégorie, notamment prose et traités, poésie et écrits versifiés, et recherche et correspondance. Ce manuscrit fut copié par Yūsuf ibn Sā'id al-Zakwānī en l'an 1386 après l'Hégire (1966). Le volume, dont le texte est rédigé à l'encre noire, avec une rubrication uniquement des en-têtes, contient deux ouvrages d'al-Siyābī. La première partie est un traité défendant l'ibadisme contre les calomnies proférées par d'autres intellectuels musulmans. La seconde, intitulée wahb al-samā fī aḥkām al-dimā (Le cadeau du paradis sur le jugement si le sang coule), principalement en vers, aborde la jurisprudence des blessures corporelles. Elle est divisée en groupes de quelques lignes, chacun rendant le jugement concernant la blessure d'une partie spécifique du corps. Dans le premier ouvrage, Aṣdaq almanāhij fī tamyīz al-ibāḍiyya min al-khawārij (La méthode la plus fiable pour distinguer les ibadites des kharidjites), al-Siyābī déplore les préjugés d'autres érudits à l'encontre des ibadites, affirmant sous forme de questions–réponses que les ibadites sont sunnites, et pas kharidjites. Il déclare dans l'introduction qu'il écrivit ce traité après avoir lu « plusieurs dizaines de livres doctrinaux musulmans », dans lesquels « certains érudits […] sont outrés […], car ils adhèrent à l'opinion selon laquelle [les ibadites] tuèrent 'Alī après avoir tué 'Uthmān ». Il s'agit ici d'une référence aux quatrième et troisième califes de l'Islam, dont les règnes (644−661) marquèrent la séparation entre sunnites et chiites au sein de la communauté musulmane. Historiquement, les khawārij, ou kharidjites, étaient des disciples d'Alī, mais ils le déclarèrent inapte à exercer sa fonction de calife, car ils pensaient qu'il avait compromis sa légitimité en consentant à l'arbitrage durant le conflit qui l'opposa à Mu'āwiyah, partisan d'Uthmān. Ces rebelles furent nommés khawārij, ou « dissidents », du fait qu'ils s'insurgèrent contre les deux camps musulmans et qu'ils déclarèrent ensuite le régime de la majorité musulmane illégitime. Un autre schisme sur les moyens à utiliser pour instaurer un changement politique légitime, qui cette fois se produisit parmi les kharidjites, entraîna l'émergence des ibadites. Aujourd'hui, les adeptes de l'ibadisme vivent principalement en Oman, avec d'autres communautés en Afrique du Nord et de l'Est.

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