
Mudawat al-nafus wa tahdhib al-akhlaq wa al-zuhd fi-al-radha'il (La thérapie de l'âme, le raffinement des manières et l'abandon du vice) est un recueil d'essais abordant divers thèmes philosophiques et éthiques, écrits par le célèbre penseur musulman Ibn Hazm d'Andalousie (994−1064). L'auteur y décrit la vie éthique comme le niveau suprême du savant. Ses réflexions personnelles semblent être le condensé d'une longue vie d'érudition, d'activisme politique et de retrait ultime du monde. Dans l'introduction, il indique qu'il a couché sur le papier les leçons qu'il a apprises au fil du temps, durant son existence remplie d'études et de réflexions, « évitant les plaisirs mondains qui attirent la plupart des hommes et l'accumulation de trésors inutiles, qu'[il a] critiqué sévèrement ». L'ouvrage donne les raisons pratiques justifiant la soif de connaissances, le développement de l'intellect et la démonstration d'une affection véritable dans l'amitié et le mariage. Il se termine par des conseils sur la conduite appropriée à adopter pendant les cours et les discussions, y compris des approches polies pour interroger les professeurs et amorcer un débat. Ibn Hazm vécut à une époque tumultueuse, à la fin du règne omeyyade en Espagne. Défenseur tenace de la dynastie en déclin, il fut emprisonné et forcé à l'exil pour ses opinions. Malgré ces déboires, il écrivit de nombreux ouvrages, dont très peu existent encore aujourd'hui. Si Ibn Hazm est considéré comme un éminent philosophe et juriste, il est mieux connu dans la littérature mondiale pour son chef d'œuvre sur l'amour vertueux, Tawq al-Hamamah (Le collier de la colombe). Mudawat al-Nufus est également intitulé al-Akhlaq wa-al-sayar (Livre de l'éthique et des mœurs). Selon des références de bas de page de l'al-asl (texte original), cette édition reposerait sur un manuscrit qui n'est malheureusement pas identifié. L'ouvrage contient également des notes de bas de page expliquant les concepts et les mots inhabituels. Le livre fut imprimé en 1905 à titre privé aux presses du Nil au Caire par le cheikh Mustafa al-Qabbani al-Dimashqi.