
Tārīkh-i Nādirī (Histoire de Nâdir Châh) est un ouvrage historique faisant la chronique de la carrière militaire et politique de Nâdir Châh. Ce dernier, né en 1688, arriva au pouvoir en Iran dans les années 1720, avant de devenir shah en 1736. (L'ouvrage est également appelé Jahāngushāy-i Nādirī en référence à la célèbre histoire de Gengis Khan, que Nâdir Châh admirait tant.) Guerrier militaire célèbre pour ses campagnes en Iran, en Afghanistan, dans le nord de l'Inde et en Asie centrale, il fut assassiné par ses officiers en juin 1747. Le nom de l'auteur de cet ouvrage, Mohammad Mahdi Munshi ibn Mohammad Nasir (ou Mahdī Khān Astarābādī), apparaît à la page quatre. Mahdī Khān fut secrétaire de la cour, historien et confident de Nâdir Châh, qu'il accompagnait lors de ses nombreuses campagnes, conférant à ce livre une valeur historique importante. Le manuscrit, organisé chronologiquement, raconte près de 100 événements militaires et politiques. Dans les pages préliminaires, une préface offre un aperçu des développements de la situation politique en Iran et à Kandahar (ou Qandahar), qui menèrent à l'invasion afghane d'Ispahan en 1722, puis à l'émergence de Nâdir Châh en tant que souverain qui allait affronter et finalement vaincre les Afghans et d'autres ennemis. Le manuscrit est incomplet. Le scribe s'est arrêté au milieu d'une phrase, après avoir écrit plusieurs lignes de l'avant-dernière partie de l'ouvrage, « Sur la fin [de Nâdir Châh] et les circonstances de son assassinat... ». La quasi-totalité de cette avant-dernière partie (sur les dernières années cruelles et sanglantes du règne de Nâdir), ainsi que la dernière partie (sur le règne d'Ali Kuli Khan et Ibrahim Khan, neveux de Nâdir, qui revendiquèrent le trône lors de courtes périodes à la suite du meurtre de leur oncle), ne figurent donc pas dans le manuscrit. Les parties manquantes correspondent à six pages de texte environ. Conformément à l'historiographie de la cour persane, l'auteur souligne tout au long de l'ouvrage le rétablissement de l'ordre, l'introduction de la justice et la défaite des ennemis de l'État. Plusieurs poèmes et versets du Coran parsèment le texte. Le manuscrit est rédigé par une seule main en nasta'liq discontinu, écriture calligraphique persane. Tous les événements racontés présentent un titre rubriqué. Le premier mot d'une page sur deux est répété sous forme de « réclame » dans la marge inférieure de la page précédente afin de garantir l'ordre correct des pages avant la reliure, pratique courante en Perse et dans d'autres pays.