
Tuḥfat al-mulūk (Une proposition pour les rois) est un recueil de maximes, écrit sur ordre d'Abd al-Rahman Khan (également appelé Abdur Rahman Khân), souverain d'Afghanistan de 1880 à 1901. L'ouvrage est composé d'une introduction et de 40 petits « chapitres » contenant chacun un précepte moral sur l'amélioration de la vie religieuse, politique et sociale. Le premier chapitre indique : « Quatre choses permettent de préserver le royaume : la protection de la religion et le souci de son épanouissement, un vizir fiable, la préservation de la détermination [et] la préservation de la confiance ». Certains chapitres suivants reprennent la même structure en quatre parties. Le troisième chapitre proclame : « Quatre [sortes de] choses en nécessitent quatre autres : les souverains [nécessitent] des vizirs justes, les guerriers [nécessitent] des armes, les chevaux [nécessitent] le fouet [et] la lame [nécessite] le fourreau ». Le quarantième et dernier chapitre déclare : « Quatre choses sont à la source du bonheur dans ce monde et l'au–delà : obéir à Dieu et à [Son] Messager, servir ses parents, respecter les érudits religieux [et] pratiquer l'aumône pour les créatures de Dieu ». L'objet de Tuḥfat al-mulūk, qui prend comme thème les difficultés de la royauté, du gouvernement et de la justice, rappelle le genre du « miroir pour les princes » de la littérature islamique. Il semble que la publication de ce court ouvrage entièrement conventionnel revêtit davantage un rôle cérémonial, reconnaissant le prestige associé à la sagesse et à l'apprentissage traditionnel, plutôt qu'un rôle de conseil pratique adressé au souverain et à ses sujets. Le livre fut publié à la presse Dar al-Saltanah à Kaboul le 27e jour du mois de ramadan, en l'an 1312 après l'Hégire (24 mars 1895). L'auteur, Gul Muhammad Khan Muhammadza'i Durrani, est connu pour d'autres publications littéraires en persan, parues à la même époque.