
John Lewis Burckhardt (1784−1817) naquit à Lausanne, en Suisse, sous le nom de Johann Ludwig Burckhardt. Les récits de ses voyages au Moyen-Orient au début du XIXe siècle comptent parmi les premières descriptions modernes européennes de la Syrie, de l'Arabie, de l'Égypte et du Soudan. À la fin de son cursus universitaire en Suisse, il s'installa en Angleterre et s'inscrivit à l'université de Cambridge, où il étudia l'arabe et l'islam afin de se préparer à une carrière d'explorateur aventurier. Une de ses connaissances, le souverain d'Égypte Méhémet Ali Pacha, qualifia son aventurisme de « fièvre des voyages ». Burckhardt passa les premières années de sa vingtaine en Syrie, où il perfectionna son arabe et s'établit en tant qu'érudit de l'islam et comme mendiant. En 1814−1815, il voyagea dans l'ouest de la péninsule arabique. Voyages en Arabie est l'un des ouvrages anthropologiques et géographiques que Burckhardt écrivit avant de mourir de façon prématurée à l'âge de 33 ans d'une maladie contractée au Caire. Le chapitre intitulé « Remarques sur les habitants de La Mecque et de Djeddah » contient de nombreuses informations et opinions sur les coutumes nationales, les tribus, le traitement des esclaves, les échanges commerciaux journaliers, les jours de fête, les relations avec les autres nationalités et la vie intellectuelle. À l'époque de la visite de Burckhardt, La Mecque et l'ensemble de la région du Hedjaz étaient sous le contrôle du gouverneur général du sultan ottoman Méhémet Ali Pacha. Sa défaite des forces wahhabites affecta la vie quotidienne dans la région. Les autres ouvrages de Burckhardt incluent des descriptions de la Syrie, du Levant, du Sinaï et de la vallée du Nil, le livre intitulé Notes sur les Bédouins et les Wahabis et un recueil de proverbes arabes, principalement égyptiens, compilé à titre posthume à l'aide de ses journaux de terrain. Cette œuvre, composée de deux volumes, contient plusieurs cartes et schémas. Les annexes fournissent des détails sur les routes de pèlerinage et de commerce partant de La Mecque, que Burckhardt emprunta lui-même lors de ses voyages ou qu'il découvrit à travers les descriptions de voyageurs et de Bédouins. Le livre fut publié sous les auspices de l'Association africaine pour la promotion de la découverte de l'intérieur de l'Afrique, qui fut fondée en Angleterre en 1788 pour promouvoir l'exploration de l'Afrique et l'abolition de la traite d'esclaves africains.