
En préparation à la conférence de paix qui devait suivre la Première Guerre mondiale, au printemps 1917, le ministère des Affaires étrangères britannique établit une section spéciale chargée de préparer les informations de synthèse utiles aux délégués britanniques. Cameroun est le numéro 111 d'une série de plus de 160 études produites par cette section, dont la plupart furent publiées après la conclusion de la conférence de paix de Paris en 1919. Le livre présenté ici est consacré à la géographie physique et politique, à l'histoire politique, et aux conditions sociales, politiques et économiques. L'Allemagne établit en 1884 le protectorat du Kamerun, qui devint l'année suivante une colonie. L'administration allemande fut marquée par le traitement brutal du peuple de la colonie, qu'elle poussa au travail forcé dans les vastes plantations de cacao et de caoutchouc du sud–ouest du Cameroun. L'étude décrit les projets allemands en 1914 consistant à étendre le réseau existant de trois lignes de chemin de fer et à développer l'agriculture de plantation, mais elle conclut que « le Cameroun demeure, dans une large mesure, un pays inconnu et sous–développé […] ». La population totale de la colonie est estimée à 2 649 000 habitants (1915), avec comme groupes ethniques majeurs les Peuls, les Bantous et les Haoussa. Durant la Première Guerre mondiale, la Grande–Bretagne et la France occupèrent la colonie avec des troupes provenant de l'Afrique équatoriale française et du Nigeria britannique voisins. Après le conflit, un mandat de la Société des Nations attribua environ 80 % du territoire du Cameroun à la France et 20 % à la Grande–Bretagne. Le Cameroun est donc le seul pays africain qui, au cours de son histoire, fut gouverné par trois puissances coloniales européennes différentes : la Grande–Bretagne, la France et l'Allemagne. Le 1er janvier 1960, le Cameroun français devint indépendant. En octobre 1961, la partie sud du Cameroun britannique rejoignit la nouvelle République fédérale du Cameroun, tandis que la région nord vota en faveur de l'unification avec le Nigeria.