
Tavarikh-i ‘ajib (Eaux noires : l'étrange histoire de Port Blair) est un récit sur la colonie pénitentiaire britannique de Port Blair, située sur les îles Andaman-et-Nicobar dans l'océan Indien. Les Britanniques établirent d'abord une base navale et une colonie pénitentiaire sur les îles en 1789, qu'ils abandonnèrent en 1796 en raison d'épidémies. Après la révolte de 1857 (également appelée la révolte des Cipayes), les autorités britanniques en Inde considérèrent la nouvelle nécessité d'une prison sécurisée dans une région distante et entreprirent sa construction à Port Blair plus tard la même année. Dans les décennies qui suivirent, de nombreux prisonniers politiques furent retenus dans la prison cellulaire, ou Kala Pani (eaux noires). Muhammad Jafar (1838–1905) fut déporté dans la colonie d'Andaman pour son implication dans la révolte de 1857. Dans son livre, il décrit la vie et les coutumes des insulaires, les règles et règlements de gestion des détenus entre 1858 et 1879, et les personnes en position d'autorité au sein de la colonie pénitentiaire. Il met également en évidence des événements majeurs, tels que l'assassinat du gouverneur général Lord Mayo à Port Blair, en 1872. Le livre inclut un tableau de mots et d'expressions hindis et ourdous, avec leurs équivalents en arabe. D'autres tableaux détaillent les nombreuses langues parlées dans la colonie. Cet ouvrage est illustré de dessins des habitants, et de la flore et la faune locales. Il parut pour la première fois en 1890, et l'exemplaire présenté ici est la seconde édition, révisée et augmentée, de 1892.