
Cette carte, intitulée L'Amérique du Nord divisée selon ses trois principales régions et créée à la fin du XVIIe siècle, témoigne du savoir de l'époque sur l'Amérique du Nord et les territoires voisins au début de l'ère coloniale. Elle fut dressée en 1685 par le cartographe anglais Philip Lea, qui produisit plusieurs cartes de l'Amérique du Nord durant sa carrière, ainsi que d'autres atlas et cartes très variés. Certaines régions de la carte sont appelées par leurs noms modernes. D'autres portent des noms descriptifs pittoresques, notamment « Étendue de terre abondante en taureaux sauvages », « Mission des frères franciscains parvenus ou absorbés » et « Chooaskaby ou Nation des hommes robustes ». La carte indique le nom des rivières, des lacs, des villes, des colonies, des sites de mission, des forts, des territoires amérindiens et des chaînes de montagnes connues. La région des colonies anglaises le long de la côte est du continent avait déjà été amplement explorée, tout comme les possessions espagnoles correspondant au Mexique, à la Floride, aux Caraïbes et à la Basse–Californie d'aujourd'hui. Malgré le manque de connaissances sur les possessions coloniales françaises au Québec et en Ontario actuels, ainsi que dans le Haut–Midwest et la vallée du fleuve Mississippi au sud de la Louisiane, ces territoires sont substantiellement représentés sur la carte. La région la plus au nord–ouest du continent, au–dessus de la Basse–Californie et s'étendant jusqu'à l'ouest du Canada, l'Alaska et l'Arctique d'aujourd'hui, restaient à découvrir. Les explorateurs et cartographes espagnols et russes commencèrent à remplir les zones côtières du Nord–Ouest de la carte au milieu du XVIIIe siècle, approximativement lorsque les Britanniques cartographièrent l'intérieur du Canada. La carte est dotée d'un quadrillage, mais aucune échelle n'est fournie.