
Cette belle et grande carte de Jean–Baptiste Franquelin (1651–après 1712), qui devint hydrographe royal au Québec, montre l'implantation française dans la vallée du Saint–Laurent et les provinces de l'Atlantique en 1678. Dès le début des années 1670 et pendant 20 ans, les cartes de Franquelin accompagnèrent les comptes–rendus envoyés en France par les plus hauts responsables dans les territoires américains. Cette carte est dédiée à Jean–Baptiste Colbert (1619−1683), ministre des Finances sous le roi Louis XIV, qui s'intéressait à la colonisation de la Nouvelle–France. Elle inclut des illustrations de la faune, de la flore et des autochtones. Les dessins des animaux ne sont pas très détaillés, mais l'ours, le castor et l'orignal sont clairement reconnaissables. Les lacs Érié et Ontario, ainsi que des parties du lac Huron et de la baie d'Hudson, figurent sur la carte. Les noms des colonies le long du Saint–Laurent sont indiqués, et l'Acadie (actuelle Nouvelle–Écosse), le Labrador et Terre–Neuve sont nettement marqués. L'échelle, 1:1 630 000, est fournie en lieues françaises, unité de mesure variant selon la période. En dépit de l'intérêt de Colbert, la France ne connut qu'un succès limité pour peupler sa vaste colonie nord–américaine. Les migrations vers la Nouvelle–France, contrairement aux migrations anglaises, ne se nourrirent ni de la pauvreté urbaine ni des persécutions religieuses, et la monarchie ne se montra pas très active sur le long terme pour soutenir ce peuplement.