
Ce fragment de calligraphie est composé de quatre lignes en persan souhaitant à son propriétaire la bonne fortune et le bonheur à l'occasion de l'Aïd (ou 'Eïd). Il commence par des louanges adressées à « huwa al-'aziz » (Dieu le glorifié) avec les vers : « Oh, la joie de l'Aïd provient de ton nom / Le confort du monde provient de ta quiétude / Le bouillonnement des cieux atteint les sphères célestes / Le vin de la chance remplit ta coupe ». Écrits en caractères nasta'liq noirs sur du papier beige, les vers apparaissent dans des rubans de nuage, sur un fond décoré par des collages de morceaux de papier marbré blanc et bleu. Les angles inférieur droit et supérieur gauche du panneau de texte ont disparu et ont été remplacés par deux morceaux triangulaires de papier beige. Les lettres manquantes dans ces deux angles ont également été réécrites. Un autre fragment de texte, découpé, puis collé sur la feuille de papier cartonné la plus grande, est visible au-dessous du panneau de texte. Ces deux lignes indiquent : « Au nom de Pari Beygum Sahib, que sa vie soit longue ! » Malgré l'absence du nom du calligraphe et de la date de réalisation, Pari Beygum Sahib peut être identifiée comme l'épouse d'Amanullah Khan, dernier émir (prince ou roi) de la dynastie des Barakzaï (règne : 1919–1929), famille régnante du royaume indépendant d'Afghanistan entre 1839 et 1926. Ancienne pari (dame d'honneur) de la mère du souverain, elle devint par la suite la bégum (reine consort) de ce dernier. Elle mourut en couches à Kaboul, en 1912. Ce fragment de calligraphie a peut-être été réalisé pour elle à l'occasion de l'Aïd, à Kaboul, en 1900 environ.