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Griefs de Guitart Isarn, seigneur de Caboet

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Griefs de Guitart Isarn, seigneur de Caboet
Datant de l'an 1080, Greuges de Guitard Isarn, senyor de Caboet (Griefs de Guitart Isarn, seigneur de Caboet) est le plus ancien document en catalan encore existant aujourd'hui. Les rancures, ou doléances, étaient des actes écrits au moyen desquels un seigneur demandait la restitution des dommages causés par la rupture d'un contrat féodal. Dans ce document, Guitart Isarn, seigneur de Caboet, raconte l'humiliation qu'il subit aux mains de ses vassaux Guillem Arnall et ses fils, Castillans de Caboet. Guitart Isarn utilise de façon répétitive les termes son rancures et rancur-me'n (expression d'ouverture des doléances, signifiant « je me plains de »), égrenant la liste des transgressions de ses vassaux, leurs insultes et les vols qu'ils commirent. L'ouvrage obtenu est un texte presque littéraire reflétant les changements qui transformèrent la Catalogne à la fin du XIe siècle. Le document, très bien conservé, fut acquis par Joaquim Miret i Sans (1858−1919), historien, archiviste et érudit catalan qui l'offrit ensuite à la Bibliothèque de Catalogne durant la première décennie du XXe siècle.

Le livre des Hébreux

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Le livre des Hébreux
Les manuels ou les protocoles notariaux sont des livres utilisés par les notaires catalans depuis le XIIIe siècle pour inscrire dans l'ordre chronologique précis tous les actes notariés. Certains notaires ouvraient des livres spéciaux dans lesquels ils rassemblaient un type de document. Par exemple, le livre présenté ici fut tenu par un notaire de Cardona, dans le centre de la Catalogne, utilisé exclusivement pour noter les actes juridiques relatifs aux habitants juifs du village. Les pages, écrites en latin, contiennent des extraits concernant la reconnaissance de dettes, d'acquisitions, de contrats, de dons et de paiements. L'examen des contrats notariaux inclus dans le manuel indique que les juifs de Cardona offraient des prêts à intérêt aux chrétiens, mais pas aux juifs, comme en vertu de la loi juive. Les chrétiens n'étaient techniquement pas autorisés à prélever des intérêts sur les prêts. La plupart des documents sont des reconnaissances de dettes contractées par d'autres résidents du village. Le dessin rudimentaire à l'encre illustrant la quatrième de couverture du manuel, probablement réalisé à une période ultérieure, représente un démon saisissant deux individus identifiés comme étant juifs, ainsi qu'un autre personnage ressemblant à un pape.

Chansonnier provençal

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Chansonnier provençal
Cançoner provençal (Chansonnier provençal) est un manuscrit en occitan, datant du XIVe siècle. Il fut découvert en 1876 par l'érudit Milà i Fontanals, puis acquis en 1910 par un groupe de dix bienfaiteurs qui souhaitaient le léguer à la Bibliothèque de Catalogne comme monument de la littérature médiévale catalane. Le catalan, originaire du nord-est de l'Espagne, et l'occitan (également appelé langue d'oc et de façon moins précise provençal), qui se développa dans le sud de la France et le nord de l'Espagne, sont deux langues littéraires et parlées qui atteignirent leur maturité entre le XIIe et le XIVe siècle. Elles partagent de nombreuses caractéristiques linguistiques et proviennent du latin vulgaire. Dans les deux régions, les poètes connus sous le nom de troubadours écrivaient et interprétaient des chansons rimées ayant essentiellement trait à l'amour courtois ou romantique, forme d'art florissante entre le XIe et le XIVe siècle. Le manuscrit, produit pour la cour des comtes d'Urgell au milieu du XIVe siècle, contient 285 compositions au total, organisées en trois parties. La première partie inclut des poèmes du troubadour catalan Cerverí de Girona (actif de 1259 à 1285 env.), suivis d'un ensemble de poèmes classiques par les troubadours provençaux de la fin du XIIe siècle et de la première moitié du XIIIe. L'ouvrage se termine par une série d'œuvres des poètes de l'école dite de Toulouse (Raymond V et d'autres comtes de Toulouse étaient des mécènes bien connus de troubadours). La première partie du manuscrit est enluminée et les poèmes débutent par de grandes lettres décoratives. Le codex, qui à l'origine ne possédait pas de couverture, fut luxueusement relié par l'atelier de Ramon Miquel i Planas sur ordre du gouvernement de la province de Barcelone. Il fut acquis par les donateurs Isidre Bonsoms, Pere Grau Maristany, Eduard Sevilla, le marquis de Maury, Josep Mansana, Jacinte Serra, Manuel Girona, Hug Herberg, Archer M. Huntington et Teresa Ametller.

Album de modèles des Abadal

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Album de modèles des Abadal
La famille Abadal, de Moià, puis de Manresa, fut l'un des principaux producteurs d'estampes de Catalogne pendant la période Baroque, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Peu après sa création, la Bibliothèque de Catalogne acquit auprès des Abadal un grand ensemble de documents xylographiques, constitué à la fois de gravures sur bois et d'impressions au bloc de bois. Parmi ces documents figurait cet album de modèles que l'imprimerie mettait à la disposition des clients pour les aider à choisir les éléments à inclure dans les estampes qu'ils commandaient. L'album présente une large gamme d'images et de motifs ornementaux utilisés par les imprimeries de l'époque comme illustrations et décorations des documents imprimés. Il contient également les impressions originales de bon nombre des gravures sur bois conservées à la Bibliothèque de Catalogne.

Canigó

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Canigó
Canigó est considéré comme la plus grande épopée de Jacint Verdaguer (1845−1902), écrivain catalan le plus important du XIXe siècle et figure emblématique de la renaissance catalane. Prêtre catholique romain qui occupa différents postes pastoraux, Verdaguer écrivit essentiellement de la poésie lyrique et épique, ainsi que plusieurs journaux personnels, carnets et articles de journaux. Canigó (intitulé d'après le mont Canigou) se déroule en Catalogne au début du XIe siècle, à la fin de la Reconquista, libération progressive par les chrétiens de la péninsule Ibérique alors sous le contrôle des musulmans. L'ouvrage est inspiré des voyages de Verdaguer dans les Pyrénées de 1879 à 1895 et de la tristesse qu'il ressentit en voyant les ruines des monastères de Saint-Martin du Canigou et de Saint-Michel de Cuxa. Le poème raconte l'histoire du fils du comte Tallaferro, le jeune chevalier Gentil, qui cessa de combattre les Sarrasins au nom de l'amour de Flordeneu, reine des fées. Canigó fut composé dans un langage et une versification extrêmement riches et émotionnels. L'ouvrage reprend également un grand nombre de mots abandonnés ou oubliés et les utilisent dans la langue littéraire quotidienne. Il s'agit ici de la version définitive du poème, écrite de la main de Verdaguer dans un grand carnet ligné, peu avant sa publication en 1886. La Bibliothèque de Catalogne possède de nombreux documents originaux associés à cette œuvre de Verdaguer, y compris des brouillons, des versions plus ou moins terminées avec des corrections, des traductions et des lettres personnelles.

Règlements maritimes

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Règlements maritimes
Libre appellat Consolat de mar (Règlements maritimes) est un recueil d'ordonnances et de décrets commerciaux et maritimes d'origine médiévale, faisant autrefois office d'autorité juridique. Le texte provient de l'ancien ouvrage intitulé Costumes de la Mar, de Barcelone, écrit entre 1260 et 1270. Il intègre les normes catalanes et celles d'autres sources, notamment pisanes, génoises, vénitiennes et marseillaises. La version définitive fut écrite au XIVe siècle à Barcelone, avec l'ajout d'autres textes juridiques. L'ouvrage fut largement diffusé. Deux éditions incunables se distinguent parmi les nombreuses éditions imprimées en catalan. La première, probablement de Nicolaus Spindeler, date de 1484. La seconde, de Pere Posa, remonte à 1494 et inclut une révision et une augmentation du texte entreprises par Francesc Celelles. Ces éditions furent suivies au XVIe siècle de celles de Joan Luschner (1502), de Joan Rosembach (1518), de Carlos Amorós (1518 et 1540), de Ballester et Gilio (1523) et de Sebastià de Cormellas (1592). Carlos Amorós, imprimeur d'origine provençale établi à Barcelone (actif de 1505 à 1548), publia en 1518 l'édition présentée ici au format in-quarto et avec des caractères gothiques, comme ce fut le cas pour toutes les éditions du XVIe siècle, excepté celle de 1592. L'ouvrage est composé de 129 feuillets numérotés, avec de nombreuses gravures sur bois. Par la suite, en 1540, Amorós produisit une autre édition qui devint le code commercial de législation maritime de la Méditerranée et le droit coutumier sur les questions relatives aux navires et à la mer, encore en vigueur dans de nombreux endroits jusqu'au XIXe siècle. Au XVIe siècle, Libre appellat Consolat de mar fut traduit en italien, en français et en espagnol, puis republié dans de nouvelles éditions à plusieurs reprises et ce, jusqu'à nos jours. Cet exemplaire, recouvert d'une reliure de cuir, fait partie de la Collecció Bonsoms-Chacón, qui fut léguée à la Bibliothèque de Catalogne en 1948 après la mort de Mercedes Chacón, veuve d'Isidre Bonsoms i Sicart.

Palais législatif, à Montevideo. Coupe longitudinale

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Palais législatif, à Montevideo. Coupe longitudinale
Gaietà Buïgas i Monravà (1851−1919) conçut le monument de Barcelone dédié à Christophe Colomb (érigé entre 1882 et 1888), ainsi que des bâtiments tels que la Villa Avelina, aujourd'hui l'hôtel El Xalet (1882), à Sitges, et la station thermale Vichy Català à Caldes de Malavella (1898). Buïgas réalisa la plupart de ses ouvrages en Amérique du Sud, notamment en Argentine (1903−1904) et surtout en Uruguay (1904−1912), où il vécut neuf ans. Les plans de 36 des ouvrages qu'il exécuta pour ces pays sont conservés à la Bibliothèque de Catalogne, avec d'autres plans de bâtiments et de monuments construits entre autres en Catalogne. Ces documents offrent un aperçu de la personnalité artistique de l'un des architectes les plus importants de Catalogne au tournant du siècle. L'œuvre de Buïgas est principalement reconnue pour son éclectisme exubérant, son modernisme et ses influences art déco. En avril 1904, des architectes soumirent 27 projets dans le cadre du concours pour la conception du nouveau palais législatif à Montevideo. L'idée du bâtiment, dont la coupe longitudinale est présentée ici, soumise par Buïgas ne fut pas retenue et donc jamais concrétisée.

Conception proposée pour le Centre Català de Montevideo. Plan de construction

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Conception proposée pour le Centre Català de Montevideo. Plan de construction
Gaietà Buïgas i Monravà (1851-1919) conçut le monument de Barcelone dédié à Christophe Colomb (érigé entre 1882 et 1888), ainsi que des bâtiments tels que ceux de la station thermale Vichy Català à Caldes de Malavella (1898) et de Banco Popular à Montevideo (1904−1907). Buïgas réalisa la plupart de ses ouvrages en Amérique du Sud, notamment en Argentine (1903−1904) et surtout en Uruguay (1904−1912), où il vécut neuf ans. Les plans de 36 des ouvrages qu'il exécuta pour ces pays sont conservés à la Bibliothèque de Catalogne, avec d'autres plans de bâtiments et de monuments construits entre autres en Catalogne. Ces documents offrent un aperçu de la personnalité artistique de l'un des architectes les plus importants de Catalogne au tournant du siècle. L'œuvre de Buïgas est principalement reconnue pour son éclectisme exubérant, son modernisme et son influence art déco. Le document présenté ici est l'un des dessins de Buïgas pour le projet du Centre Català (Centre catalan), datant de 1904 environ. Il montre la façade ornée du grand théâtre, doté de deux étages et d'un dôme. L'inscription « Centre Catalan » et le slogan « En avant la Catalogne », au-dessus de l'entrée principale, sont visibles au second étage. L'étage est également décoré des bustes de deux compositeurs catalans, Josep Anselm Clavé (1824−1874), d'un côté, et Antonio Soler (1729−1783), de l'autre.

Conception proposée pour le Centre Català de Montevideo. Plans au sol

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Conception proposée pour le Centre Català de Montevideo. Plans au sol
Gaietà Buïgas i Monravà (1851-1919) conçut le monument de Barcelone dédié à Christophe Colomb (érigé entre 1882 et 1888), ainsi que des bâtiments tels que ceux de la station thermale Vichy Català à Caldes de Malavella (1898) et de Banco Popular à Montevideo (1904−1907). Buïgas réalisa la plupart de ses ouvrages en Amérique du Sud, notamment en Argentine (1903−1904) et surtout en Uruguay (1904−1912), où il vécut neuf ans. Les plans de 36 des ouvrages qu'il exécuta pour ces pays sont conservés à la Bibliothèque de Catalogne, avec d'autres plans de bâtiments et de monuments construits entre autres en Catalogne. Ces documents offrent un aperçu de la personnalité artistique de l'un des architectes les plus importants de Catalogne au tournant du siècle. L'œuvre de Buïgas est principalement reconnue pour son éclectisme exubérant, son modernisme et son influence art déco. Les documents présentés ici sont les dessins de Buïgas proposés pour le Centre Català (Centre catalan), datant de 1904 environ. Cet ensemble de six dessins montre les plans au sol du grand théâtre, des niveaux en sous-sol à l'orchestre, aux loges, à l'amphithéâtre, aux galeries et aux tribunes.

Palais législatif, à Montevideo. Plan au sol

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Palais législatif, à Montevideo. Plan au sol
Gaietà Buïgas i Monravà (1851−1919) conçut le monument de Barcelone dédié à Christophe Colomb (érigé entre 1882 et 1888), ainsi que des bâtiments tels que ceux de la station thermale Vichy Català à Caldes de Malavella (1898) et de Banco Popular à Montevideo (1904−1907). Buïgas réalisa la plupart de ses ouvrages en Amérique du Sud, notamment en Argentine (1903−1904) et surtout en Uruguay (1904−1912), où il vécut neuf ans. Les plans de 36 des ouvrages qu'il exécuta pour ces pays sont conservés à la Bibliothèque de Catalogne, avec d'autres plans de bâtiments et de monuments construits entre autres en Catalogne. Ces documents offrent un aperçu de la personnalité artistique de l'un des architectes les plus importants de Catalogne au tournant du siècle. L'œuvre de Buïgas est principalement reconnue pour son éclectisme exubérant et ses influences modernistes et art déco. En avril 1904, des architectes soumirent 27 projets dans le cadre du concours pour la conception du nouveau palais législatif à Montevideo. L'idée du bâtiment, dont le plan du rez-de-chaussée est présenté ici, soumise par Buïgas ne fut pas retenue et donc jamais concrétisée.

La Renaxensa, volume 1, numéro 1, 1er février 1871

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La Renaxensa, volume 1, numéro 1, 1er février 1871
La Renaixensa fut le premier périodique entièrement écrit en catalan depuis 1714, lorsque le roi Philippe V d'Espagne bannit cette langue. La Renaixensa (La Renaxensa entre 1871 et 1876) tire son nom du mouvement qui naquit à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, en parallèle avec l'écriture prudente de quelques ouvrages en catalan. Le périodique fut fondé en 1871 sous forme de revue littéraire bimensuelle. Deux ans plus tard, il commença à publier des articles politiques, ce qui entraîna la suspension de sa parution en 1878 pendant six mois. Pere Aldavert fut le fondateur et l'éditeur de la revue et Francesc Matheu le premier rédacteur en chef. Sous la direction suivante, assurée par Àngel Guimerà, la revue resta fidèle à sa vocation initiale, se consacrant à la littérature au sens large, y compris les œuvres et les critiques littéraires, ainsi que les questions de grammaire. En 1881, après le Premier congrès catalan de Barcelone, elle devint un supplément littéraire du quotidien Diari Català, autre publication catalane lancée en 1879. La revue parut sous cette forme jusqu'en 1898, date après laquelle aucun numéro n'a été retrouvé, bien que certaines autorités affirment qu'elle fut un supplément littéraire jusqu'en 1903. La Renaixensa, alors dirigée par Pere Aldavert et Angel Guimerà, fut suspendue en 1897. Elle devint ensuite un supplément de Lo Somatent de Reus, et lorsque celui-ci fut à son tour suspendu, elle fut publiée avec Lo Somatent d'El Vendrell. Sa publication cessa définitivement en 1905 en raison de la montée en popularité d'un nouveau journal, La Veu de Catalunya. Le premier numéro de La Renaxensa, daté du 1er février 1871, est présenté ici.

L'Atlàntida, volume 1, numéro 1, 15 mai 1896

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L'Atlàntida, volume 1, numéro 1, 15 mai 1896
L'Atlàntida (Atlantide) est une revue littéraire en catalan. Sa publication commença 20 ans après la parution de la fameuse épopée catalane du même nom, composée par Jacint Verdaguer qui, grâce à elle, remporta de grands honneurs aux Jocs Florals (jeux floraux) et consolida la Renaixença, renaissance catalane du XIXe siècle. La revue reflète l'évolution de la Renaixença au modernisme. Entre 1896 et 1900, lorsque la publication cessa, 169 numéros parurent. La revue, publiée le 1er et le 15 de chaque mois plutôt que de façon strictement bimensuelle, fut fondée par Anton Busquets, Lluís Viola et Joan Tarré. Verdaguer, qui collabora aux premiers numéros, prit part à sa promotion, aux côtés d'autres collaborateurs et promoteurs, tels que Marian Escriu, Ferran Agulló et Jacint Capella. L'Atlàntida appartient à un groupe de revues littéraires qui parurent après la Renaixença et l'Avenç (progrès), dans le but d'encourager l'utilisation du catalan et le patriotisme à une époque où la société bourgeoise prônait le modernisme. Revista de Catalunya (1896−1897) et Catalònia (1898−1900) font également partie de ce groupe. La Bibliothèque de Catalogne possède une collection complète de ces publications, qui sont disponibles sur son site Web. Le premier numéro de la revue, daté du 15 mai 1896, est présenté ici.

Messe de Barcelone. Ars nova

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Messe de Barcelone. Ars nova
Au milieu du XIVe siècle, des choristes et des ménestrels étrangers au service de la maison royale de Catalogne-Aragon introduisirent de nouveaux styles musicaux dans le pays. Sous les règnes de Pierre IV d'Aragon (Pierre III dans la principauté de Catalogne, règne : 1336−1387), de Jean Ier (règne : 1387−1395) et de Martin Ier (appelé Martin l'Humain, règne : 1396−1410), la plupart des ménestrels étaient originaires d'Allemagne, des Flandres, de France, d'Angleterre, d'Italie et de Castille. Les monarques de la maison royale de Catalogne-Aragon étaient considérés comme les mécènes les plus remarquables du royaume, faisant de la cour royale l'un des centres musicaux majeurs d'Europe. L'Ars Nova, style musical de l'époque, joua un rôle très important dans la cour d'Aragon, contrairement au reste de la péninsule Ibérique. Ce courant dut son influence à l'admiration des cours de Jean Ier et de Martin l'Humain pour les musiciens français, particulièrement Guillaume de Machaut (1300−1377 env.). En outre, de nombreux chanteurs à la chapelle royale de Barcelone venaient de la chapelle pontificale d'Avignon, devenant une sorte d'institution subsidiaire de cette dernière. Cette messe polyphonique de la fin du XIVe siècle fait partie du répertoire liturgique de cette période. Elle constitue l'un des premiers cycles polyphoniques complets de la partie ordinaire de la messe encore utilisée aujourd'hui, notamment semblable à la Messe de Notre Dame de Guillaume de Machaut. Cette messe est issue du répertoire d'Avignon, mais elle est associée à la chapelle musicale catalane et aragonaise. Elle contient les parties habituelles, à savoir le Kyrie, le Gloria, le Credo, le Sanctus et l'Agnus Dei. La dernière partie, l'Agnus Dei, est à quatre voix alors que les autres sont à trois voix. Malgré une cohérence interne apparente, plusieurs parties furent composées indépendamment par différents auteurs, dont la plupart demeurent anonymes, et ce n'est que plus tard qu'elles furent rassemblées pour former la messe. Le Credo est attribué à un certain Sortes ou Sortis, s'agissant peut-être de Steve de Sort, musicien de la cour d'Aragon, ou de Nicholes Sortes, associé à Avignon. La Messe de Barcelone est un court manuscrit magnifique sur parchemin, qui fut ajouté aux collections de la Bibliothèque de Catalogne en 1926.

Recueil de l'art de l'arithmétique

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Recueil de l'art de l'arithmétique
Suma de la art de arismetica (Recueil de l'art de l'arithmétique) est le premier ouvrage d'arithmétique imprimé dans la péninsule Ibérique et probablement le second jamais imprimé en Europe. On sait peu de choses de son auteur, Francesc Santcliment, si ce n'est qu'il vécut au XVe–XVIe siècle. Son lieu de naissance ou de décès demeure inconnu. Comme il l'indique dans son texte, dans la bibliographie et dans les ouvrages de référence, il aurait travaillé dans les territoires catalans, à Barcelone et à Perpignan. Certains auteurs le situent également à Saragosse. Le livre est un manuel d'arithmétique pratique, consacré au domaine des affaires et adressé avec une intention clairement éducative à tous ceux devant utiliser les nombres à des fins commerciales. Il est écrit en catalan dans un style direct, tel un professeur enseignant à ses élèves. En outre, le texte reflète le langage scientifique employé à l'époque. L'ouvrage s'inscrit dans le contexte des activités commerciales de la Catalogne par rapport au cadre plus large de l'Europe. Il est semblable aux manuels d'arithmétique commerciale imprimés ailleurs en Europe dans le même but. Le livre fournit des informations économiques et commerciales, notamment des données douanières sur les transactions de poivre, de safran, de cannelle, de miel, de sucre, de soie, de moutons, ainsi que des détails sur les poids, les mesures et les pièces de monnaie. L'ouvrage, sur papier, est au format in-quarto et contient 136 feuillets non numérotés. Il fut imprimé avec soin en caractères gothiques d'une seule taille. Les nombres arabes servaient à démontrer les opérations arithmétiques. Les lignes contenant la description de ces opérations furent tracées à l'encre rouge après l'impression, comme la première lettre du texte et certains symboles. Pere Posa, premier typographe catalan, actif à Barcelone entre 1481 et 1506, imprima la copie présentée ici, qui arriva dans les collections de la Bibliothèque de Catalogne en 1919. La note dans le registre indique qu'elle fut achetée en Italie. Ce manuel extrêmement rare est l'unique exemplaire connu.

Luz, volume 1, numéro 1, 15 novembre 1897

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Luz, volume 1, numéro 1, 15 novembre 1897
La revue d'art et de littérature Luz (Lumière), publiée en 18 numéros entre la mi-novembre 1897 et la fin du mois de décembre 1898, reflétait la force novatrice des modernistes, essentiellement dans la conception graphique. Il s'agissait d'une courte publication raffinée, dans un format en longueur (365 mm x 155 mm) exprimant clairement la volonté de se démarquer de la culture héritée. La revue fut la première du mouvement moderniste à incorporer plusieurs polices de texte et des compositions audacieuses. Elle est considérée comme le précurseur des revues emblématiques Quatre Gats (1899), Pèl & Ploma (1899−1903) et Joventut (1900−1906), toutes conservées dans la Bibliothèque de Catalogne. Fondé par Josep Maria Roviralta et Darío de Regoyos, le périodique contient de nombreuses contributions de Roviralta, qui promut la publication, fut son rédacteur en chef et fournit des illustrations. Santiago Rusiñol, Enric de Fuentes, Jaume Massó i Torrents, Josep Alarden, Joan Maragall et Adrià Gual comptent parmi les contributeurs littéraires. Les illustrateurs Isidre Nonell, Eveli Torent i Marsans, Ricard Opisso, Alexandre de Riquer, Miquel Utrillo, Jaume Pahissa, Ramon Pichot et Josep M. Bofill i Pichot collaborèrent également à la revue. Ne voulant pas verser dans le localisme, celle-ci se distingua notamment grâce à un numéro spécial consacré au peintre français Puvis de Chavannes, juste après sa mort. Luz publia le premier chapitre des Flambeaux noirs, œuvre de 1891 du poète symboliste belge Émile Verhaeren, illustré et traduit par Regoyos. La manchette, les gravures sur bois et les photogravures, les publicités encadrées de bordures et la diversité des polices de texte constituent les caractéristiques remarquables du périodique. Luz comportait également des partitions musicales, telles qu'un extrait d'Els segadors (les moissonneurs), harmonisé par Josep Lapeyra. Revue en langue castillane, elle incluait quelques contributions en catalan. Le premier numéro de la revue, daté du 15 novembre 1897, est présenté ici.

Chant spirituel

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Chant spirituel
« Cant espiritual » (Chant spirituel) parut en février 1911 dans le livre Seqüències (Séquences), publié par Tipografia L'Avenç, à Barcelone. Le poème, qui eut une grande influence en Catalogne, est l'une des œuvres les plus célèbres et les plus étudiées de Joan Maragall (1860−1911). Il fut composé au cours de trois périodes : les premiers vers en novembre 1909 et le reste en janvier et en février 1910. Écrit dans la tradition des chants spirituels de nombreux autres grands poètes, l'auteur s'adresse à Dieu, lui posant des questions et prononçant en termes explicites ses doutes, ses peurs et ses désirs concernant la vie après la mort. Maragall réaffirme sa croyance selon laquelle il n'existe aucun contraste fondamental entre le monde naturel et le monde spirituel, et que d'une certaine manière cette vie et la suivante se complètent mutuellement. Deux manuscrits originaux de ce poème sont conservés dans les Archives Joan Maragall de la Bibliothèque de Catalogne : l'un d'entre eux est écrit sur une seule feuille, tandis que l'autre est rédigé sur deux feuilles, à l'encre noire avec des corrections en rouge. Les deux manuscrits sont présentés ici.

Homélies d'Organyà

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Homélies d'Organyà
Écrit selon toute probabilité par un prêtre de la ville d'Organyà, dans le centre nord de la Catalogne, en 1203–1204 environ, ce court manuscrit contient six homélies visant à préparer les croyants à faire pénitence pendant la saison du carême. Le petit volume est incomplet. Comptant vraisemblablement à l'origine 11 homélies, des feuilles furent perdues au fil du temps et les marges de celles qui ont survécu furent découpées. Les sermons sont copiés à l'aide de caractères marquant la transition de l'écriture caroline à l'écriture gothique. Il s'agit d'un document très personnel, écrit sur un parchemin épais terni par les siècles. En dépit de son apparence modeste et simple, ce petit livre est l'un des monuments les plus importants de la langue catalane. Il contient le texte littéraire le plus ancien existant encore aujourd'hui entièrement écrit en catalan. Le volume fut découvert durant l'été 1905 dans le presbytère de l'église d'Organyà par l'érudit Joaquim Miret i Sans lors de l'un de ses voyages dans les Pyrénées. En 1907, Miret i Sans suggéra au Comité des musées un prix d'achat de 85 pesetas, somme élevée à l'époque. Arrivé à la Bibliothèque de Catalogne en 1913, le document devint immédiatement l'une de ses pièces les plus emblématiques.

Livre pour les femmes

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Livre pour les femmes
Francesc Eiximenis (1340–1409 env.), moine franciscain et auteur prolifique, étudia en Catalogne, à Oxford, à Toulouse et probablement à Paris. Intellectuel prestigieux, il entretint de bonnes relations avec la cour du royaume d'Aragon et les autorités municipales de Barcelone et de Valence, ville où il produisit la majorité de ses ouvrages. En 1396, il termina l'écriture de Llibre de les dones (Livre pour les femmes). Le livre ne verse pas dans la tendance misogyne de l'époque. Il fut écrit en tant qu'ouvrage d'instruction morale, objectif qu'il cherche à accomplir en décrivant les différentes étapes de la vie des femmes, de la petite fille, à la jouvencelle, à l'épouse et à la veuve. Le livre aborde également les nonnes. Il se veut en même temps une sorte de catéchisme, où Eiximenis explique les points fondamentaux de la foi, la moralité et l'éthique chrétienne. L'intérêt majeur de l'ouvrage est qu'il offre un aperçu général de la vie des femmes au XIVe siècle. Le texte fut imprimé pour la première fois en 1495 par Joan Rosembach. Né à Heidelberg, en Allemagne, Rosembach vécut un temps à Valence avant de s'installer à Barcelone, où il travailla le restant de sa vie, à l'exception de courts intermèdes à Tarragone, à Perpignan et à Montserrat. Il fut probablement le meilleur imprimeur d'écriture gothique en Catalogne. Imprimé sur papier au format folio, l'ouvrage compte 12 feuilles préliminaires non numérotées et 268 feuilles, incorrectement numérotées jusqu'à 267, en nombres romains. Il est écrit en caractères gothiques noirs et contient des bordures. L'épigraphe, les marques de paragraphe, ainsi que les feuilles incluant la marque de l'imprimeur et le colophon, sont imprimés à l'encre noire et rouge. La page de titre de cette copie est illustrée d'une gravure magnifique colorée en vert et en rouge. Le feuillet 1 est vierge. Le texte présente des apostilles (annotations) écrites et des notes de fin soulignées. La reliure est en cuir, avec de l'or et du fer dans la tranche. L'ouvrage fait partie de la Collecció Bonsoms-Chacón, qui fut léguée à la Bibliothèque de Catalogne en 1948 après la mort de Mercedes Chacón, veuve d'Isidre Bonsoms i Sicart. La Bibliothèque de Catalogne possède également une autre copie du livre, avec certaines différences de typographie et de composition.

Sélections de « Suite Iberia »

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Sélections de « Suite Iberia »
Isaac Albéniz (1860−1909) fut le premier compositeur à valoriser et à promouvoir la musique espagnole en tant que musique universelle dépassant la sphère nationale. Iberia, ensemble de 12 compositions pour piano publié en quatre livres, est l'œuvre la plus emblématique d'Albéniz. À l'origine intitulée Espagne, elle est parfois appelée Suite Iberia, car l'orchestration de ces pièces fut réunie en quatre suites. Albéniz composa la série pour piano à Paris et à Nice, où il vécut avec sa famille entre décembre 1905 et janvier 1908. L'œuvre fut jouée pour la première fois de mai 1906 à janvier 1909 par les pianistes Blanca Selva et Joaquim Malats, dont les représentations se conclurent seulement trois mois avant le décès du compositeur. Les livres furent publiés à Paris par la société Édition Mutuelle, dirigée par les frères Castéra. Albéniz révisa le second tirage de la première édition, apportant notamment des changements aux gravures réalisées par sa fille Laura et établissant l'ordre définitif des 12 compositions. Le manuscrit présenté ici contient les premières pièces du troisième livre (L'Albaicin) et du premier (Prélude, appelé ultérieurement Évocation), trois autres pièces correspondant au quatrième livre (Málaga, Jerez et Eritaña), ainsi que Navarra, le tout relié dans l'ordre de composition. Navarra devait faire partie du quatrième livre, mais l'œuvre fut finalement rejetée. Le manuscrit inclut également une version orchestrale de la seconde composition du premier livre (El Puerto) et La Vega, provenant de la suite La Alhambra. La collection personnelle des œuvres de ce compositeur et pianiste fut léguée par sa veuve, Rosina Jordana, à la Bibliothèque de Catalogne en 1927.

Chansonnier de Barcelone

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Chansonnier de Barcelone
Les sources musicales parvenues jusqu'à nous depuis la Renaissance sont principalement des recueils de chants polyphoniques, ouvrages réunissant le répertoire de l'époque et témoignant de la rencontre de plusieurs cultures. Les chansonniers du Palais, du duc de Calabre (également appelé Chansonnier d'Uppsala), du mont Cassin et, dans le cas présent, de Barcelone comptent parmi ces recueils les plus connus. Cançoner de Barcelona (Chansonnier de Barcelone), manuscrit sous la cote M 454 dans la Bibliothèque de Catalogne, est la source musicale la plus importante datant de la Renaissance et provenant de la cour d'Aragon, ainsi que l'un des répertoires majeurs de l'héritage musical européen. Ses 190 feuilles contiennent environ 127 œuvres religieuses et laïques par des compositeurs catalans, espagnols et franco-flamands de la fin du XVe siècle au milieu du XVIe, tels que Francisco de Peñalosa, Antoine de Févin, Jean Mouton, Johannes Martini, Gaspar van Weerbeke, Mateo Flecha, Johannes Ockeghem, Juan de Anchieta, Antoine Busnoys (ou Busnois), Noël Bauldeweijn, Cubells, Alonso de Mondéjar, Jacob Obrecht, Johannes Ghiselin-Verbonet, Lope de Baena, Josquin des Prés, Loyset Compère, Johannes Wreede (Juan de Urrede), Quexada (ou Quixada), Clément Janequin, Nicolaus Craen, Cristóbal de Morales, Juan del Encina et Pedro de Pastrana. Barcelone était un point d'entrée pour les musiciens arrivant dans la péninsule Ibérique. En outre, les visites effectuées par les chapelles musicales, notamment celle de l'empereur du Saint Empire romain Charles V (1519−1556), contribuèrent à la présence du répertoire franco-flamand en Catalogne. Plus de 30 copistes participèrent à la compilation du Cançoner de Barcelona. Il est intéressant de noter que le contenu du livre fut étendu de la partie centrale vers l'extérieur. La reliure, en bois, est recouverte de cuir et dotée d'attaches métalliques. Au milieu du XXe siècle, le manuscrit fut restauré pour remédier aux effets de l'encre sur le papier. Le texte des feuilles présentées ici fut écrit par différentes mains. L'ouvrage est conservé à la Bibliothèque de Catalogne, dans la collection du bibliophile Joan Carreras i Dagas (1828–1900). Le musicologue Felipe Pedrell (1841−1922) lui attribua le numéro 961 et le décrivit dans le second volume du catalogue de la bibliothèque, publié en 1909.
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