
Cette publication du milieu du XIXe siècle est un manuel de base de grammaire et de syntaxe arabe. Initialement écrit par Jirmānūs Farḥāt (1670 ou 1671−1732 ou 1733), le livre fut édité par le célèbre érudit et professeur libanais Buṭrus al-Bustānī. Jirmānūs, évêque maronite d'Alep, composa son ouvrage à une époque critique de l'histoire du rite maronite de l'Église catholique, lorsqu'elle cherchait à développer une identité nationale. Des lettrés et des auteurs, tels que Jirmānūs, permirent de résoudre le problème de l'écriture garshouni, c'est-à-dire l'arabe natif des maronites transcrit en syriaque pour les œuvres liturgiques et philosophiques. Les livres en langue syriaque furent traduits en arabe, mais rédigés en écriture syriaque, obtenant ainsi le syro-arabe appelé garshouni, ou carchuni. Environ un siècle après que Jirmānūs eut composé sa grammaire, al-Bustānī édita et publia le texte sous forme de manuel complet d'arabe indiquant uniquement son nom sur la page de titre, bien qu'il décrivît de façon explicite son ouvrage comme un commentaire sur le livre d'origine de Jirmānūs. Comme pour souligner la transition de l'écriture garshouni à l'écriture arabe au XIXe siècle, l'ouvrage présente l'alphabet arabe et les règles de base de la vocalisation des voyelles courtes. Butrus al-Bustānī fut l'une des figures de proue de la renaissance arabe du XIXe siècle. À l'instar de son contemporain Ahmad Fāris al-Chidyaq, il était en quête d'une identité personnelle et culturelle au sein de la société islamique ottomane. Toutefois, contrairement à al-Chidyaq, il se convertit au protestantisme plutôt qu'à l'islam, choix sans doute influencé par ses contacts avec des missionnaires américains à Beyrouth. Cet exemplaire de Misbah al-Talibfi Bahth al-Matalib (Les lanternes brûlant pour la sagacité des élèves) ne fournit aucune information de publication.