
La Gerusalemme liberata (La Jérusalem délivrée) est un poème épique du poète italien de la fin de la Renaissance Torquato Tasso, dit Le Tasse (1544–1595). Composé de huit strophes en ligne, forme courante de la poésie italienne de la Renaissance, ce chef-d'œuvre de Le Tasse est connu pour la beauté de son langage, l'expression d'émotions profondes et un souci de fidélité historique. Les thèmes du poème sont la première croisade, qui se déroula entre 1096 et 1099, et la quête menée par le chevalier franc Godefroy de Bouillon pour la libération du sépulcre de Jésus-Christ. Le Tasse naquit dans le royaume de Naples, à Sorrente, et son intérêt pour les croisades fut probablement suscité par le saccage de cette ville en 1558 par les Turcs ottomans et la lutte incessante entre les puissances musulmanes et chrétiennes pour le contrôle de la Méditerranée. Il termina cet ouvrage en 1575, mais consacra plusieurs années à sa révision avant la publication du texte en 1581. La réputation de Le Tasse comme poète et homme de génie fut bien établie en Italie au XVIIe siècle et dans toute l'Europe dès le XVIIIe siècle. Constituée de deux volumes, cette édition monumentale de son œuvre la plus importante fut réalisée en 1745 par le journaliste et éditeur vénitien Giovanni Battista Albrizzi (1698–1777), issu d'une famille de libraires de Venise active depuis près de 150 ans. Les illustrations sont de la main du peintre vénitien Giovanni Battista Piazzetta (également appelé Giambatista Piazzetta, 1682–1754), premier président de l'Académie des beaux-arts de Venise. Le frontispice est imprimé en rouge et noir avec une gravure sur plaque de cuivre de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche (1717–1780), à qui cet ouvrage est dédié.